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Soierie de Saint-Georges

Depuis son enfance, Romain de la Calle, fils du fondateur de la soierie Saint-Georges a grandi entouré de métiers à tisser et de fils de soie. Après avoir suivi sa propre voie, il a rejoint l’atelier familial pour continuer à faire vivre ce patrimoine rare et précieux. Il nous raconte l’histoire de l’atelier, et ce qui rend chaque création unique, entre tradition et modernité. 

Pouvez-vous présenter la soierie Saint-Georges ? 

La soierie Saint-Georges est avant tout une histoire de savoir-faire et de transmission. Tout a commencé avec mon père, tisseur passionné, formé dans les années 1970 à l’école de Tissage de Lyon, qui existe toujours aujourd’hui. Son parcours l’a ensuite mené à la Maison des Canuts qu’il dirigea pendant près de vingt ans. En 2000, il a repris un petit atelier dans le Vieux-Lyon, là où ce métier a commencé. Il l’a développé avec de nouvelles machines et des collections soigneusement conservées au fil des fermetures d’ateliers. 

Aujourd’hui, nous poursuivons cette aventure familiale. Je l’ai rejoint il y a dix ans, et mon frère Virgile il y a cinq ans. Mon père est aujourd’hui à la retraite, mais il prend toujours autant de plaisir à venir nous aider. Ensemble, nous continuons à faire vivre le tissage lyonnais traditionnel.

Comment s’est développé l’art du tissage sur Lyon ?

L’histoire du tissage à Lyon remonte au XVIᵉ siècle. En 1530, sous le règne du roi François Ier, des tisserands italiens ont été invités à Lyon pour transmettre leur savoir-faire. En échange, ils ont été exemptés de taxes et d’impôts. Ces Italiens se sont installés dans le Vieux-Lyon, et pendant près de trois siècles, le quartier est devenu le cœur du tissage français.

Au début du XIXᵉ siècle, l’ingénieur textile Joseph-Marie Jacquard révolutionna le métier en inventant la mécanique Jacquard, une machine utilisant des cartes perforées pour automatiser les motifs. Là où il fallait trois personnes pour faire fonctionner un métier, une seule suffisait désormais. Cette invention transforma l’architecture de la ville de Lyon. Les bâtiments Renaissance du Vieux-Lyon n’étant pas adaptés à ces grands métiers à tisser, des immeubles hauts de plafond, de 4 mètres en moyenne, ont été conçus à la Croix-Rousse pour les accueillir.

Quelles matières utilisez-vous et en quoi votre savoir-faire les valorise-t-elle ?

Nous utilisons la soie, une matière noble, naturelle et lumineuse. Elle est appréciée des clients pour sa douceur. Nous travaillons également des matières précieuses comme l’or et l’argent, dans un tissage appelé brocard, une spécialité lyonnaise de tissage presque disparue. Ces pièces exceptionnelles nécessitent plusieurs mois de travail, et se font presque exclusivement sur des métiers traditionnels. Elles sont réalisées lentement, à raison de quelques centimètres par jour, et sont destinées aux monuments historiques ou à la restauration de mobilier ancien.

Comment conciliez-vous artisanat et accessibilité dans vos créations ?

Nos produits sont réalisés en petites quantités pour préserver leur qualité et leur valeur. Chez nous, chaque pièce est une exclusivité. Un foulard imprimé ou tissé ne compte jamais plus d’une cinquantaine d’exemplaires. Cela contraste avec la production industrielle et la fast fashion.

Les chutes de matière trouvent une seconde vie grâce à notre collaboration avec une bijoutière de la Croix-Rousse, qui les transforme en bijoux en soie et plaqué or. Notre volonté est de proposer les plus belles soieries au meilleur prix. Notre gamme, de 20 à 200 euros, permet à chacun de s’offrir ou d’offrir un objet unique et durable.

Comment alliez-vous tradition et modernité ? 

Pour enrichir nos collections, nous faisons appel à de jeunes talents. Une stagiaire des Beaux-Arts de Lyon a récemment imaginé des écharpes en laine et soie, proposées chez Oh my Gone, représentant les monuments et les plans de Lyon. Ces pièces mettent en valeur la ville tout en restant fidèles à notre philosophie : faire vivre le patrimoine, transmettre un savoir-faire, et proposer des créations qui sortent de l’ordinaire.

Comment perpétuez-vous la tradition ? 

Nous aimons partager notre passion. L’atelier Saint-Georges est ouvert au public toute l’année, que ce soit des visites guidées pour groupes, familles, enfants ou touristes. Ces moments nous permettent de raconter l’histoire du tissage à Lyon, et de faire des démonstrations dans l’atelier. Chaque visite invite à plonger dans le Lyon d’il y a deux cents ans, et à imaginer une ville où le bruit des métiers à tisser résonnait à chaque coin de rue.

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